HYPERTENSION : UNE CAUSE GéNéTIQUE ET UN NOUVEAU REMèDE DéCOUVERTS

Selon Santé publique France, 17 millions de français souffrent d'hypertension artérielle. Parmi eux, plus de 6 millions n'ont pas connaissance de la maladie. Bien qu’elle soit sensible à la consommation excessive de sel, au stress et au tabac, les causes de l’hypertension sont inconnues dans plus de 95 % des cas, selon Vidal

Au travers d’une étude parue le 8 juin 2023 dans la revue nature genetics, des chercheurs britanniques assurent qu’une mutation génétique jusqu’alors inconnue pourrait expliquer de nombreux cas. Cette anomalie pourrait entraîner la production de quantités excessives d’une hormone dans les glandes surrénales, situées au-dessus des reins. 

"Le patient initial de cette étude a été détecté lorsque les médecins ont remarqué une fluctuation de ses niveaux d'hormones lors de sa participation à un essai clinique de traitements pour l'hypertension difficile", expliquent les chercheurs. Après ablation d’une des glandes, les patients atteints d’hypertension sévère ont pu arrêter leur traitement.

Une mutation génétique au niveau des glandes surrénales

Selon les scientifiques, près d’une personne sur vingt souffrant d’hypertension présenteraient des nodules sur leurs glandes surrénales. Nommées aldostéronomes, ces tumeurs non-cancéreuses perturbent la production de l’aldostérone, une hormone régulant les niveaux de sel dans l'organisme.

Au travers de leur essai clinique, les chercheurs ont découvert que 5 à 10 % des personnes hypertendues présentent une mutation génétique au niveau de leurs glandes surrénales, qu'elles appellent CADM1. Empêchant les cellules de "communiquer" entre elles, cette anomalie entraînerait la production de quantités excessives d'aldostérone. 

"L'hormone entraîne la rétention de sel dans l'organisme, ce qui fait monter la tension artérielle. Les patients dont le taux d'aldostérone dans le sang est excessif résistent aux médicaments couramment utilisés pour traiter l'hypertension et présentent un risque accru de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral", ajoutent les scientifiques.

Un traitement curatif à la clé

Une libération fluctuante selon les heures de la journée qui rend le diagnostic plus difficile. "Moins de 1 % des personnes souffrant d'hypertension causée par l'aldostérone sont identifiées parce que l'aldostérone n'est pas systématiquement mesurée comme cause possible", notent les chercheurs. En ce sens, les experts recommandent que l’hormone soit mesurée par un test d’urine de 24 heures, plutôt que par des mesures sanguines ponctuelles.

L’étude a aussi permis d’identifier un traitement curatif de ce type d’hypertension. En effet, l’ablation d’une des glandes surrénales - surrénalectomie unilatérale - concernée par la mutation a permis de guérir les patients opérés, sans qu'aucun traitement ne soit nécessaire pendant de nombreuses années d'observation ultérieure. Les scientifiques cherchent maintenant à savoir si brûler les nodules pourrait être une alternative moins invasive.

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