L’hypertension artérielle (HTA) est l’un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire dont l’origine est principalement liée à certains facteurs liés à notre hygiène de vie. Mais des facteurs …
Vous connaissez bien les facteurs de prévention de l’hypertension artérielle en termes d’hygiène de vie et les appliquez aussi souvent que possible : une alimentation peu salée, riche en fruits et légumes frais, pas de tabac, une consommation modérée d’alcool, une gestion du stress appropriée et, surtout, une l’activité physique régulière. Mais saviez-vous qu’un mode de vie sain pour la santé cardiovasculaire (notamment) peut ne pas suffire pour les personnes ayant des antécédents familiaux d’hypertension ? Telle est la mise en garde de la docteure en médecine Maria Delgado-Lelievre, spécialiste de l'hypertension et de la prévention cardiovasculaire et directrice du Comprehensive Hypertension Center de l'Université de Miami dans un point d’informations publié sur le site de l’University of Miami Health System. « Même pour les personnes en bonne santé et très sportive, je recommande un dépistage systématique de la tension artérielle et des consultations régulière chez un médecin si elles présentent un risque génétique. Les signes d’hypertension peuvent apparaître dès la puberté chez ces dernières. », indique-t-elle.
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La spécialiste tient ainsi à sensibiliser sur le sujet de l’hypertension artérielle héréditaire. Et pour cause, le risque d'être hypertendu est plus élevé si des membres de la famille ont eu ou ont une hypertension artérielle : il existe quelques formes familiales héréditaires d'HTA. Selon la Fondation Hypertension, le vieillissement des artères représente la cause principale de l’hypertension, autrement dit cette maladie n’a pas une cause héréditaire de façon majoritaire. Mais toujours est-il que le risque est deux fois plus important qu’un enfant soit, ou devienne hypertendu si un parent souffre lui-même d’hypertension artérielle. « En France, à peu près 15 % des hypertensions sont des hypertensions héréditaires. Mais c’est 80 % des gens qui ont moins de 50 ans et qui sont hypertendus. Plus vous êtes jeune, plus vous avez des raisons que l’hypertension soit d’origine héréditaire ou familiale. Si votre père ou votre mère a été soigné(e) pour cela avant l’âge de 50 ans et que vous-même vous avez moins de 50 ans et que vous avez une hypertension il y a une très forte probabilité qu’elle soit d’origine héréditaire. », peut-on lire sur son site Internet.
Le constat est le même pour la Haute Autorité de Santé qui atteste que si les facteurs environnementaux incluent la consommation excessive de sel, l’obésité et peut-être la sédentarité, certains facteurs génétiques interviendraient sur le système rénine-angiotensine (désigne un système hormonal localisé dans le rein) et le système sympathique en modifiant la sensibilité de la pression artérielle à la consommation en sel. « Si vous me donniez le pouvoir de faire quelque chose pour la population afin de prévenir les maladies cardiaques, ce serait de vérifier la tension artérielle de toutes les personnes qui ont un membre de la famille hypertendu. On appelle parfois cette maladie « le tueur silencieux » car elle ne présente souvent aucun symptôme même si certaines personnes peuvent remarquer un essoufflement, des étourdissements et des maux de tête. Si elle n’est pas traitée, elle peut entraîner de graves complications de santé, car cette pathologie constitue un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires plus sévères, comme l’infarctus du myocarde et l’AVC. », précise Maria Delgado-Lelievre.
Pour rappel, on considère qu'une personne souffre d'hypertension lorsque l'on constate à deux reprises, et pas le même jour, une tension artérielle systolique supérieure ou égale à 140 mmHg et/ou une tension artérielle diastolique supérieure ou égale à 90 mmHg. L’OMS met en garde quant au fait que le risque augmente d’autant plus si des mauvais choix concernant le mode de vie viennent s’ajouter aux facteurs héréditaires. Mais qu’en est-il des personnes sportives, souvent amenées à surveiller de près leur hygiène de vie ? « Si votre père, mère ou vos grands-parents prennent des médicaments contre l’hypertension, vous devez passer un dépistage. Il suffit qu’un seul proche soit concerné pour que la maladie soit transmise aux générations futures. La plupart des gens pensent que bien manger et faire de l’exercice suffisent à prévenir les maladies cardiaques et nous tenons pour acquis que les personnes très sportives prennent soin de leur santé, mais nous ne réalisons pas que leur tension artérielle peut quand même augmenter. », explique l’experte, qui atteste en outre que certains comportements courants chez les sportifs peuvent affecter leur tension artérielle :
Cette mise en garde est d’autant plus importante que l’hypertension est souvent diagnostiquée de manière fortuite et tardivement, en raison de l’absence de symptômes révélateurs. Pour un diagnostic réalisé en cabinet, le médecin réalise plusieurs mesures au cours de la même consultation à l’aide d’un brassard. Mais l’appréhension des patients peut faire augmenter artificiellement leur tension (effet « blouse blanche »), c’est pourquoi l’Inserm rappelle que le diagnostic doit toujours être confirmé par une automesure tensionnelle ou une mesure ambulatoire de la pression artérielle. « La tension artérielle n'est pas statique, elle évolue au fil du temps. Je recommande aux personnes ayant des antécédents familiaux de subir au moins un dépistage annuel. Lors d'une évaluation, je pose toujours aux sportifs ces questions : avez-vous eu du mal à respirer lorsque vous avez couru ?, avez-vous déjà perdu connaissance pendant que vous couriez ?, avez-vous parfois des vertiges lorsque vous vous levez ?, prenez-vous des suppléments ou boissons énergisantes ?, combien de fast-food mangez-vous par semaine ?. », note le Dr Delgado-Lelievre.
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Si les personnes présentant un risque génétique d’hypertension sont invitées à « contrebalancer » cette prédisposition par une hygiène de vie meilleure, qu’en est-il des sportifs déjà au fait de ces recommandations ? La spécialiste répond que « dans de nombreux cas, la régulation non pharmacologique de la tension artérielle est temporaire puisque la tension artérielle évolue avec l’âge. » Outre se montrer attentif à la surveillance de vos chiffres tensionnels, il convient alors de décider conjointement avec son médecin de la mise en place d’un traitement médicamenteux. Il faut distinguer plusieurs classes de médicaments dans ce domaine : les diurétiques, les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), les inhibiteurs de l’angiotensine II, les antagonistes des alpha-récepteurs et les antihypertenseurs centraux. Le médecin administre souvent en premier lieu un seul médicament, ou une association de deux molécules à faible dose chez les patients les moins à risque. Pour les autres, une bithérapie voire une trithérapie peut toutefois être instaurée d’emblée.
2024-11-23T01:29:20Z