Vouloir bien manger, c’est sain. Mais quand cette quête tourne à l’obsession, elle peut devenir un vrai trouble psychologique.
Sur les réseaux sociaux, les injonctions à consommer “propre”, “naturel”, ou “sans toxines” pullulent. En apparence inoffensives, ces tendances alimentaires peuvent pourtant glisser vers un comportement pathologique : l’orthorexie.
Ce trouble, encore absent des manuels officiels de diagnostic, inquiète de plus en plus les spécialistes. “Il s’agit d’une fixation sur la pureté de l’alimentation, au point que cela peut perturber la vie quotidienne”, explique Beth Auguste, diététicienne spécialisée dans le bien-être maternel et interrogée par le HuffPost.
L’orthorexie ne se résume pas à une alimentation restrictive. Elle impose des règles rigides, souvent déconnectées des besoins réels, avec une forte anxiété à l’idée de les enfreindre. “Cela devient une obsession, où l’alimentation prend toute la place dans l’identité de la personne”, note Beth Heise, diététicienne.
Conséquence : la vie sociale s’appauvrit. Dîner au restaurant, accepter une invitation ou voyager devient source de stress, voire d’évitement.
Passer un temps excessif à décrypter les étiquettes, planifier ses repas des jours à l’avance ou culpabiliser après avoir mangé un aliment “interdit” sont autant de signaux d’alerte.
“Si vos pensées alimentaires deviennent envahissantes ou affectent votre santé mentale, il est important d’en parler”, insiste Auguste. Non traitée, l’orthorexie peut entraîner des carences, de l’isolement et un sentiment d’échec permanent.
Bonne nouvelle : on peut guérir. À condition d’être accompagné·e par un professionnel formé aux troubles alimentaires, comme un diététicien ou un thérapeute spécialisé.
Retrouver une relation équilibrée à l’alimentation, c’est aussi accepter l’imperfection : “Il ne s’agit pas de manger toujours sainement, mais de manger généralement sainement”, rappelle Auguste. Une nuance essentielle pour apaiser son rapport à la nourriture.
2025-06-05T13:05:46Z