・Longues siestes associées à un risque accru de mortalité
・Moment et variabilité des siestes aussi liés au risque
・Étude basée sur données objectives, non encore validée
Au fil des années, les effets de la sieste sur la santé ont fait l’objet de nombreuses spéculations. Mais une récente étude menée par l’équipe de Chenlu Gao, postdoctorante à l’hôpital général du Massachusetts, apporte un nouvel éclairage : ce ne serait pas seulement la durée, mais également la régularité et le moment des siestes qui pourraient avoir un impact sur la mortalité chez les adultes plus âgés.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données objectives recueillies auprès de plus de 86 000 participants du UK Biobank, âgés de 43 à 79 ans. Pendant une semaine, chaque volontaire portait un capteur d’activité enregistrant précisément ses périodes de repos entre 9 h et 19 h. Sur onze ans de suivi, près de 6 000 décès ont été recensés parmi ce large échantillon.
Les résultats sont nuancés mais troublants : trois facteurs ressortent comme étant associés à un risque plus élevé de décès :
・Longues siestes en journée
・Variabilité importante dans la durée des siestes
・Tendance à dormir autour de midi ou en début d’après-midi
Même après avoir pris en compte des paramètres tels que l’indice de masse corporelle, le tabagisme ou le temps de sommeil nocturne, l’association persiste. Toutefois, la prudence s’impose : cette étude n’a pas encore été évaluée par des pairs et ne prouve aucun lien de cause à effet. De plus, sans journal précis du sommeil, certains moments d’inactivité ont pu être confondus avec des phases réelles de sieste.
D’après le Dr Neal Walia, spécialiste du sommeil à l’UCLA Health, il semble probable que ce soit davantage le « pourquoi » des siestes répétées ou prolongées qui importe. Les troubles du sommeil nocturne (comme l’apnée) ou certaines maladies chroniques peuvent rendre la somnolence diurne plus fréquente – et ainsi augmenter indirectement le risque vital. Le dérèglement des rythmes circadiens, provoqué par des siestes longues ou irrégulières, est également pointé du doigt.
Faut-il alors renoncer complètement à la sieste ? Rien n’est moins sûr. Pour beaucoup, une courte pause inférieure à 30 minutes permettrait même d’éviter la somnolence sans perturber le sommeil nocturne ni aggraver les risques évoqués. En revanche, si vous ressentez un besoin régulier et impérieux de dormir en journée, il peut s’avérer utile d’en parler avec votre médecin pour écarter tout trouble sous-jacent.
Pour optimiser votre vigilance sans recourir systématiquement à la sieste, privilégiez :
・Sommeil nocturne régulier et réparateur
・L’exposition matinale à la lumière naturelle
・L’activité physique régulière et une bonne hygiène alimentaire
Le sujet reste ouvert : comprendre quand — et surtout pourquoi — on s’accorde une pause en journée pourrait bien devenir un nouvel indicateur précieux pour anticiper certains risques invisibles liés au vieillissement.
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2025-06-21T08:20:15Z