Pendant des décennies, le taux d'obésité aux États-Unis n'a cessé d'augmenter, atteignant un pic de 39,9% en 2022. Mais aujourd'hui, de nouvelles données issues du National Health and Well-Being Index de Gallup, relayées par le média Futurism, montrent qu'un phénomène quantifiable s'est produit: la tendance s'est inversée et le taux d'obésité est redescendu à 37% cette année.
Le rapport souligne qu'il s'agit d'une baisse statistiquement significative représentant une diminution estimée à 7,6 millions d'adultes obèses de moins par rapport à il y a trois ans. Elle s'explique en partie par la popularité croissante des médicaments agonistes du GLP-1, comme l'Ozempic. Prisé par les personnes diabétiques, ce dernier est commercialisé par le laboratoire Novo Nordisk, et aurait pour effet de réduire l'appétit et d'entraîner ainsi une diminution de la masse corporelle.
L'étude estime qu'en février 2024, lorsque l'institut a commencé à recueillir des données sur l'usage de cette classe de médicaments, 5,8% des Américains en prenaient. Ce chiffre est désormais monté à 12,4%.
Les chercheurs pensent que le nombre d'Américains utilisant ces médicaments devrait continuer à augmenter dans les années à venir, d'autant que de nouvelles méthodes de prise du traitement sont à l'étude. Tandis que certains militent pour leur remboursement, des parlementaires plaident pour une baisse de leurs prix, encore élevés aux États-Unis. Les concurrents de Novo Nordisk se lancent également sur ce marché, avec des médicaments similaires, parfois moins coûteux et tout aussi efficaces.
Si cette baisse se poursuit, les conséquences pour la santé publique pourraient être majeures, car l'obésité est liée à une longue liste de risques sanitaires, des maladies cardiaques et hépatiques au diabète, en passant par l'hypertension. De nombreux décès prématurés pourraient être prévenus avec la démocratisation de ces traitements.
Selon l'étude, l'élargissement de l'accès à ces traitements pourrait jouer un rôle déterminant pour évaluer l'état de la baisse générale de l'obésité aux États-Unis. Il s'agit en effet de savoir si cela relève d'une tendance durable ou d'un simple palier, le taux d'obésité aux États-Unis demeurant encore très élevé par rapport aux autres pays occidentaux.
L'Ozempic et les autres molécules similaires ne sont toutefois pas sans danger, la relative nouveauté du médicament fait que nous n'en connaissons pas tous les effets à long terme. En 2023, une étude de l'Université de Colombie-Britannique au Canada avait révélé le lien entre le traitement et des affections gastro-intestinales sévères: pancréatite, obstruction intestinale, pathologies biliaires ou encore gastroparésie.
En France, la prise d'Ozempic, de Wegovy ou autres, se popularise elle-aussi, même si l'ampleur demeure bien moindre car très contrôlée. Depuis juin, ils peuvent être prescrits si les médecins estiment que d'autres recours –notamment la prise en charge nutritionnelle et sportive du patient– n'ont pas été efficaces.
2025-11-05T13:38:11Z