Dans cette région, des centenaires vieillissent en pleine forme, grâce à un mode de vie simple, actif et tourné vers les autres.
Il existe un endroit, quelque part entre mer et montagne, où franchir le cap des cent ans ne relève pas du miracle mais d’un certain art de vivre. Là-bas, les rides ne se cachent pas, elles se portent fièrement comme les chapitres d’une vie bien remplie. On y vieillit sans calcul, sans stress, et surtout sans renoncer à la joie. La retraite y semble presque théorique, tant les journées s’écoulent au rythme de ce qui compte vraiment : des repas simples, des liens solides, et un sens du temps qui échappe à la frénésie moderne. Ce n’est pas un décor de roman feel good, c’est bien réel, et ceux qui y vivent prouvent chaque jour que la longévité n’est pas qu’une affaire de génétique, mais aussi d’attitude.
À Nicoya, au Costa Rica, on ne s’étonne pas de voir un centenaire tailler ses haies ou improviser quelques pas de danse pendant la fête du village. Ici, l’âge n’est ni un frein ni un fardeau, mais une sorte de super-pouvoir localement assumé. Les nonagénaires y promènent leur bonne humeur aussi naturellement que leur panier de légumes, et les plus anciens sont moins des reliques que des repères. Leur secret ? Peut-être un peu de génétique, beaucoup de liens humains, et cette capacité désarmante à savourer l’instant sans le presser.
Ajoutez à cela un climat doux toute l’année, un soleil fidèle et une terre généreuse, et vous obtenez un cocktail parfaitement équilibré pour une longévité en pleine forme. La vitamine D, ici, n’a pas besoin de gélules : elle se cultive au jardin, se capte au détour d’une promenade, se glisse dans chaque moment passé dehors. Pas étonnant que la péninsule costaricienne fasse partie des fameuses zones bleues : tout y semble dessiné pour que le temps passe un peu plus lentement, et surtout, beaucoup mieux, rapporte Le Journal du Net.
Avant de tout plaquer pour aller cultiver des papayes au soleil, petit rappel utile : le climat n’explique pas tout. À Nicoya, les scientifiques sont catégoriques : la longévité, ici, n’est pas qu’une affaire de ciel bleu, mais de mode de vie bien rôdé. Ce sont les habitudes ancrées, les gestes répétés, les choix simples mais constants qui forment la vraie recette. Pas de pilule magique, mais un ensemble cohérent où alimentation, activité physique et environnement social tirent dans le même sens.
Côté assiette, on est loin des plats industriels et des régimes à la mode. Le quotidien des Nicoyens, c’est un mélange de traditions culinaires locales et d’ingrédients bruts : haricots noirs, riz complet, tortillas maison, courges et patates douces, sans oublier les fruits cueillis juste mûrs. La viande, présente avec parcimonie, laisse la vedette au végétal. Et même l’eau, riche en calcium et magnésium, semble vouloir donner un coup de pouce aux os. Rien de spectaculaire à première vue, mais dans la durée, tout s’aligne.
Pas de coach ni de séances de HIIT à l’aube. L’activité physique est partout, mais personne ne la nomme ainsi. Elle se glisse dans les gestes du quotidien, dans le jardin qu’on entretient, les paniers qu’on porte jusqu’au marché ou les pas qu’on fait pour aller saluer un voisin. Ce mouvement constant, simple mais régulier, entretient le corps sans pression ni programme. Et pendant que les jambes s’activent, le cœur, lui aussi, travaille à son rythme.
Mais ce qui frappe vraiment à Nicoya, au-delà des paysages, c’est la manière dont les anciens sont regardés : pas comme des reliques, mais comme des piliers. Leur place est évidente, naturelle et centrale. On les écoute, on les consulte, on vit avec eux et pas à côté. Ce tissu social dense, fait de repas partagés, de rituels collectifs et d’une vraie présence intergénérationnelle, crée un ancrage émotionnel rare. Même à 90 ans, on a encore un rôle, une utilité, un “pourquoi” quotidien : ce fameux plan de vida qui, à force de donner du sens, rallonge peut-être un peu la vie.
2025-04-15T18:08:15Z