BERCY VEUT INTERDIRE LA PROMOTION DE LA CHIRURGIE ESTHéTIQUE PAR LES INFLUENCEURS ET ENCADRER LES FILTRES

Vendredi, des mesures ont été divulguées pour réguler le secteur de l’influence sur les réseaux sociaux. C’est en effet un secteur qui représente des millions d’euros en France.

L’encadrement des influenceurs en France sera bientôt effectif. Interdiction de promouvoir la chirurgie esthétique, transparence sur l’usage des filtres et suivi à la lettre des recommandations du gouvernement, de nombreuses mesures ont été annoncées par Bercy. 

Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a déclaré: « alors qu’il est un formidable vecteur de créativité et de richesse économique, ancré dans le quotidien de millions de nos compatriotes, ce secteur souffre de règles inexistantes ou trop floues. » Le but de ces nouvelles mesures est de clarifier les obligations des 150’000 influenceurs que compte le pays, ainsi que celles de leurs agents, qu’ils soient basés à l’étranger ou non. Cela permettra d’aligner les obligations des influenceurs sur celles des médias traditionnels par rapport à la publicité. 

Le gouvernement espère ainsi sanctionner les mauvaises pratiques en forçant les influenceurs à retirer le contenu illicite ou en faisant suspendre leur compte. Les deux mesures phares sont l’interdiction de la promotion de la chirurgie esthétique et l’obligation de signaler l’utilisation de filtres qui modifient l’apparence. 

Une proposition de loi transpartisane va être déposée à l’Assemblée nationale par les députés Stéphane Vojetta (apparenté Renaissance) et Arthur Delaporte (PS). Bruno Le Maire a souligné que « ce sera la première fois en Europe qu’un cadre complet de régulation des influenceurs sera mis en place ». Il souhaite également que la promotion de la chirurgie esthétique soit bannie de tous les canaux, et compte sur le Parlement pour y parvenir. 

Un pouvoir pas dénué de dérapages

Les millions d’abonnés des influenceurs leur offrent un grand pouvoir d’orientation des modes de consommation. Ce secteur est décrié depuis des mois en raison de son manque de transparence. En effet, les partenariats rémunérés non-explicites, la concurrence déloyale ou encore l’exil fiscal sont monnaie courante. La répression des fraudes (DGCCRF) a d’ailleurs publié une enquête au mois de janvier sur les pratiques discutables du secteur. 

Une action en justice a été intentée par un collectif nommé Aide aux victimes d’influenceurs, réunissant des dizaines de personnes pour « escroquerie » et « abus de confiance ». En cause: leurs investissements dans des produits financiers vantés par les influenceurs. 

La Fédération d’influenceurs de Magali Berdah a salué cette initiative: « la Fédération des influenceurs et des créateurs de contenu se réjouit du travail accompli par les députés et le ministère de l'Économie en vue de réguler le secteur des influenceurs. Cette profession, en pleine expansion, méritait d'être encadrée. C’est une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais aussi pour les influenceurs et tous les acteurs du secteur. La FICC s'engage à soutenir tous les professionnels qui souhaitent se former et être accompagnés pour exercer leur métier de manière responsable. »

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