Combien faut-il vraiment gagner pour se sentir heureux en France ? L’Insee lève le voile sur le revenu exact qui maximise le bien-être… et ce n’est pas forcément ce que vous pensez.
Combien faut-il gagner pour être heureux ? A l'heure où les prix flambent et que les salaires et pensions de retraite ne suivent pas le mouvement, on peut dire que l'argent fait le bonheur, ou du moins qu'il y contribue grandement. Se chauffer, s'habiller, se nourrir ou mettre de l'essence à sa voiture deviennent parfois un luxe chez certaines familles. Joindre les deux bouts en France en 2025, est un vrai challenge. Voici le montant qu'il faudrait toucher chaque mois pour vivre heureux, selon une étude de l'Insee.
L'argent fait-il le bonheur ?
Combien faut-il vraiment gagner pour être heureux en France ? L’Insee lève le voile sur le revenu exact qui maximise le bien-être… et ce n’est pas forcément ce que vous pensez. Il y a ceux qui affirment que l’argent ne fait pas le bonheur, et ceux qui veulent des chiffres. L’Insee vient de leur donner raison – ou tort – avec une étude fouillée publiée le 10 juin 2024, où chaque euro compte pour évaluer le niveau de bien-être ressenti. La statistique s’efface ici devant une question vieille comme le monde : à partir de combien gagne-t-on “assez” pour être heureux ?
Selon l’étude relayée par Le Journal du Net, la clé du bonheur réside dans ce que l’institut appelle un "seuil de satiété" : un niveau de revenu disponible au-delà duquel gagner plus n’augmente plus la fréquence des moments heureux. En France, ce seuil est fixé à 30 000 euros par an, soit 2 500 euros par mois, par unité de consommation (UC). Mais derrière cette moyenne se cache une réalité bien plus nuancée.
Le seuil de satiété français est l’un des plus bas parmi les pays occidentaux. À titre de comparaison, il est de :
Cette différence s’explique en partie par le système de protection sociale français, qui réduit les besoins monétaires pour accéder aux services essentiels. Mais attention : les 30 000 € évoqués ne concernent qu'une seule unité de consommation.
Voici quelques exemples concrets :
Le calcul suit la grille Insee : 1 UC pour le premier adulte, 0,5 pour le second, 0,3 par enfant de moins de 14 ans, 0,5 au-delà.
L’étude ne s’arrête pas à une moyenne nationale. L’Insee a segmenté les perceptions du bien-être selon les domaines de la vie quotidienne. Et tous ne répondent pas pareillement à l’argent. Voici quelques seuils sectoriels :
Autre découverte : certains ressentis comme la solitude ou le pessimisme diminuent fortement avec le revenu jusqu’à 30 000 à 40 000€, mais au-delà, la tendance s’inverse parfois. Ainsi, le sentiment dépressif augmente légèrement dès qu’on dépasse 31 000 € par an.
Jeunes, retraités, ruraux… le bonheur n’a pas le même prix
L’Insee a affiné ses calculs par catégories sociales et géographiques. Les disparités sont éloquentes :
Là encore, le prix du logement pèse lourd dans la balance du bien-être. Moins d’espace, plus de dépenses, plus de pression : la vie en région parisienne nécessite des revenus supérieurs pour un même niveau de satisfaction.
2025-06-06T11:12:47Z